samedi 4 février 2012

#119




je vous écris du plan de travail de la cuisine. c'est le seul endroit à peu prêt calme que j'ai trouvé. 
j'ai besoin d'un endroit calme. d'une chambre à moi comme le réclame virginia woolf. j'en ai désespérément besoin. 
je suis loin d'avoir les moyens d'avoir physiquement une pièce qui m'appartienne en propre. sans que mari ou enfants ne puissent y pénétrer. dans laquelle je puisse me retirer pour lire, méditer, prier. tant pis. je ne vais pas attendre que les conditions soient idéales pour assouvir mes besoins. sinon jamais je ne les comblerais. jamais. 
cet après-midi, après avoir fêté l'anniversaire de gaspard au déjeuner, j'ai enfilé mes gants et mon écharpe, et suis partie en quête de nourriture pour mon âme. j'ai marché vite dans le froid pour sentir mon corps en mouvement. j'ai goûté le soleil sur mon visage, qui réchauffait mes oreilles transies. j'ai dit merci pour tout ça, le froid, le vent, le ciel si bleu, la possibilité d'être seule un samedi après-midi...
je me suis demandé de quoi j'avais besoin.  d'aménager un lieu sacré, comme le conseille l'abondance dans la simplicité. j'ai trouvé de l'encens. je me suis offert en prévision d'une soirée de filles un nouveau dvd de jane austen.
j'ai ma chambre à moi. un plateau avec une bougie, de l'encens et un miroir au cadre doré. ma poupée de vassilissa. il me manque un gros et confortable coussin sur lequel m'asseoir. que je ferai la semaine prochaine quand la maison sera plus calme... elle me plaît cette chambre symbolique, aussi modeste soit-elle...
j'ai ce dont j'avais besoin... les conditions pour me créer un rituel de recueillement et me brancher au courant spirituel qui allume la lumière dans ma vie (toute ma vie : les grandes décisions, les repas, l'intendance bonheur, les relations. tout...).